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Diana Michener
entre empathie et anthropomorphisme

 

Diana Michener est fascinée par la représentation du corps, le sien, celui des autres., dans des  photographies qui transcendent la simple représentation pour atteindre une dimension quasi-métaphysique. L'artiste révèle une tension qui se manifeste dans l'esprit du spectateur par la confrontation à l'image. En cela Diana Michener peut-être qualifiée de photographe du sensible.

La Maison Européenne de la Photographie (MEP) l'a déjà accueillie auparavant, exposant deux ensembles : Silence me (2001) et Figure Studies (2013), caractéristiques de son approche du portrait humain.

Cette année l'artiste présente sa série Anima, Animals où des animaux de zoo sont l'unique sujet photographique. Malgré le fait que dans l'ensemble les animaux demeurent particulièrement identifiables, comme s'il s'agissait de portraits fidèles à la réalité, une simple représentation, il se dégage de l'ensemble un profond sentiment de malaise. Les grilles sont omniprésentes et même quand on ne les voit pas les regards des bêtes, empreints d'ennui et de solitude, les révèlent. Sur certaines images, on croirait des animaux empaillés, si seulement la lumière de leur regard ne les ne les animait un peu.

Et il s'agit bien de cela, Diana Michener est sensible à l'isolement de ces créatures. Peut-être même s'identifie-t-elle à eux. La photographe explique avoir commencé cette série en Inde, où fuyant le tumulte de la ville qui l'intimidait elle s'est réfugié dans un zoo. C'est ainsi qu'elle a commencé à prendre en photo les animaux qui y étaient enfermés. Or, cette timidité qu'elle avoue volontiers faire partie de sa personnalité, n'est-elle pas une forme d'enfermement et les animaux - ses sujets photographiques - un moyen de traduire ce sentiment par une sorte d'anthropomorphisme? Ou est-ce qu'une forme d'empathie exprimée par l'artiste à travers l'image?

Pour répondre à cette question, il faudra venir visiter son exposition à la MEP, voir de près les beaux tirages noir et blanc imprimés à cette occasion et après s'être fait sa propre opinion, lire le dialogue à bâtons rompus entre Diana Michener et son époux Jim Dine. Cet entretient est consultable dans le livre* édité par la MEP pour l'exposition et répond justement à la question "empathie ou anthropomorphisme?".

Dans cette quête vers des images qui dépassent toujours la simple représentation, l'artiste semble l'avouer à demi-mot "peut-être que je veux être une mystique".**

César Champetier de Ribes

novembre 2017

* livre consultable dans l'espace d'exposition et disponible à la librairie de la MEP

** propos issus de l'interview de Diana Michener par Henry Chapier

 

Diana Michener - "Anima, Animals"

 

exposition à la Maison Européenne de la Photographie jusqu'au au 29 janvier 2017

http://www.mep-fr.org/

Maison Européenne de la Photographie

5/7, rue de Fourcy - 75004 Paris

ouvert du mercredi au dimanche, sauf jour férié

de 11h à 20h -- (dernière entrée à 19h30)

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