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Naondo Fukumoto
Batifolage printanier

 

Naondo renouvelle la tradition picturale japonaise avec humour et poésie. Les œuvres présentées à la Galerie Vanessa Rau s’accordent avec la saison printanière puisqu’elles figurent des fleurs et des insectes. Le motif est classique dans la peinture traditionnelle japonaise et la manière de l’artiste l’est aussi, pourtant la contemporanéité du propos ne fait aucun doute.

 

En effet, la Nature est un thème que l’aristocratie japonaise médiévale a toujours apprécié sans pour autant fréquenter la campagne et la nature sauvage. De fait, les peintres idéalisaient la Nature à travers des œuvres poétiques où insectes et animaux évoluent de manière apparemment réaliste. Naondo Fukumoto emploie des techniques traditionnelles et utilise des pigments d’origine minérale pour peindre dans un style visuellement proche du Nihonga (style de peinture japonaise qui connut son essor après 1868 et utilisait des techniques occidentales tout en conservant une tradition picturale japonaise), ce qui pourrait passer pour du déjà-vu.

 

Cependant, il n’en est rien : les insectes adoptent des attitudes propres aux hommes et jouent avec les fleurs, feuilles et brins d’herbe. Le peintre l’avoue lui-même : il peint les animaux comme il peindrait des humains. Ces compositions sont donc loin d’être enfermées dans un temps lointain mais apparaissent finalement étonnamment actuelles. On s’amuse devant cette mante religieuse, affalée dans une feuille remplie d’eau comme s’il s’agissait d’un bain, ou lorsque dans ce combat de scarabées on devine une lutte de sumôtori.

 

L’artiste ne s’est néanmoins pas contenté d’un style proche du Nihonga mais a réalisé quelques peintures sur papier japonais teint à l’indigo par ses soins et qu’il a peint avec de la poudre d’or liée par de la colle naturelle. Le rendu visuel fait alors penser à sa précédente série : des squelettes d’animaux et yôkai ou mononoke (créatures monstrueuses et autres fantômes du folklore japonais) dans des postures humaines et amusantes. Une sélection de ces œuvres avait d’ailleurs été présentée dans cette même galerie lors de l’exposition Crazy Skeletons.  Là encore, un style pictural traditionnel était utilisé pour animer une composition humoristique et résolument moderne. Néanmoins l’univers n’est plus le même et ce changement étonne lorsque l’on a pu suivre l’évolution de l’artiste, même si sa série Goldfish Festival (hommage à la série des poissons rouges par Kuniyoshi Utagawa) manifestait déjà sa capacité à opérer des allers-retours entre univers colorés et sombres.

 

César Champetier de Ribes

 

article initialement publié sur le site Icart in an out

 

 

BATIFOLAGE PRINTANIER – Insectes et Fleurs

Naondo Fukumoto

 

Galerie Vanessa Rau

21 mars - 20 avril 2015

www.galerievanessarau.com

 

Puces de Paris Saint-Ouen

Marché Serpette – Allée 3 Stand 11

110, rue des Rosiers 93400 Saint-Ouen

 

Métro : Porte de Clignancourt (4), Garibaldi (13)

Bus n°85

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